Le nombre d’inscrits s’élève à 763.771, selon des sources officielles.
Les choses sérieuses commencent pour les Algériens vivant en France. Les débats sur la présidentielle française qui a tant tenu en haleine nos compatriotes devraient laisser place aux joutes électorales algériennes, à l’occasion des législatives du 4 mai. Maintenant que le candidat d’«En Marche!», Emmanuel Macron, est passé au deuxième tour, c’est le moment de se concentrer sur les affaires du bled. Elire une Assemblée populaire nationale digne de ce nom et choisir ses représentants sont les principales préoccupations de nos concitoyens. Il y va de la stabilité du pays et de la crédibilité de nos institutions. C’est une occasion à ne pas rater pour faire entendre sa voix et prendre part à l’édification d’un Etat fort et crédible. Aucune place à l’abstention qui s’apparente, dans un tel contexte, à une lâcheté, voire à de la trahison. On ne se détourne pas de ses obligations lorsque le devoir national nous appelle. A charge pour l’administration, ensuite, de faire son travail et d’assumer ses responsabilités. Alors que la campagne pour les législatives a du mal à intéresser grand monde en Algérie, les choses semblent aller pour le mieux en France. L’intérêt pour ces élections législatives algériennes est sans commune mesure. Sans précédent aussi. Il faut dire que le débat sur la révision constitutionnelle en 2016, notamment l’article 51, a suscité l’intérêt des Algériens résidant en France. En effet, l’article 51, devenu article 63, qui exige la nationalité algérienne exclusive pour accéder aux hautes responsabilités de l’Etat, a pour le moins réussi à mobiliser les associations activant en France. La grosse polémique qui s’ensuivit a eu le mérite d’ouvrir le débat sur une question d’une importance nationale et surtout de susciter l’intérêt de notre communauté établie à l’étranger pour le devenir du pays. «Nous n’avons pas de pays de rechange», semblaient dire les militants associatifs activant en France.
Une mobilisation sans précédent
Autre signe de cet intérêt porté à la chose politique algérienne, le débat sur le nombre de représentants parlementaires de la communauté algérienne établie en France. Des voix s’élèvent pour demander à revoir à la hausse le nombre de sièges parlementaires représentant la communauté algérienne vivant à l’étranger. C’est notamment l’une des revendications phares de l’association Diaspora des Algériens résidant à l’étranger (Dare) qui avait même saisi le président de l’APN dans ce sens. «Il est bien évident que cette infime représentation ne correspond pas du tout à ce que nous attendons. Il est de ce fait impératif que le nombre de députés soit de 30 représentants pour sept millions d’Algériens à l’étranger», avait exigé la Dare. Bien que cette requête soit restée sans suite, force est de reconnaître que ce débat a eu le mérite de mobiliser les Algériens qui se sont impliqués fortement dans les débats de la nation. Ce sont toutes ces considérations qui font que les Algériens vivant à l’étranger n’entendent plus «se laisser faire» et tiennent à prendre part à l’effort de bâtir une Algérie encore plus libre et démocratique. «La Constitution stipule que tous les Algériens sont égaux devant la loi, alors nous les binationaux tenons à prendre part à tous les débats qui concernent notre pays et sommes prêts à briguer des mandats parlementaires, des postes de responsabilités même au niveau de l’Etat. Nous n’avons à recevoir de leçon de nationalisme de personne. Nul n’a le droit de mettre en cause notre patriotisme.», nous dit sous le sceau de l’anonymat un militant de la Dare. Et d’ajouter: «Rendez-vous dans les bureaux de vote les 29 et 30 avril pour leur prouver qu’on ne se dérobe pas face à nos responsabilités.»
Tout est fin prêt
Voilà qui est dit. Les Algériens vivant en France tiennent à exprimer leur voix malgré tout. «Mais ne craignez-vous pas que vos voix soient détournées vu que vos doléances ne sont même pas prises en charge?», avons-nous osé comme question. Notre interlocuteur est catégorique: «Ecoutez, si vous faites allusion au boycott, je pense que ce n’est pas une solution. Pis encore, c’est une démission. Le boycott est une position apolitique. Nous exprimerons nos voix et c’est à eux de prendre leurs responsabilités.» Tout semble reposer sur l’engagement de l’administration et surtout sa neutralité. Du côté de l’administration, justement, tout est fin prêt pour réussir l’opération de vote. Les fonctionnaires ont mis les bouchées doubles et n’ont pas lésiné sur les moyens pour éviter tout ratage le jour «J». Il faut dire que ce n’est pas une mince affaire. Pas facile d’accueillir dans les meilleures conditions les votants quand on sait que le nombre d’inscrits s’élève à 763.771. Pour ce faire, la France a été répartie en deux zones: France Nord avec 463.260 inscrits et France Sud avec 300.511 inscrits. Aussi, 186 bureaux de vote sont prêts à accueillir la communauté algérienne établie en France durant trois jours: les 29 et 30 avril et le 4 mai. Ces bureaux de vote seront ouverts de 8h du matin et fermeront à 19h. Il faut dire que tout se joue au niveau du vote de la communauté algérienne résidant à l’étranger. D’où son importance. Car les premiers taux de participation et les grandes tendances seront connus dès les 29 et 30 avril. Ce qui donnera une idée du vote en Algérie le 4 mai prochain. C’est pourquoi l’administration a intérêt à tout faire pour la réussite de cette élection à l’étranger. A charge pour les partis politiques, notamment ceux de l’opposition, de se mobiliser pour éviter un éventuel détournement des voix ou encore le bourrage des urnes. C’est aussi de la responsabilité de l’administration de redonner confiance au peuple en veillant au respect de son choix.