Les cinq candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre ont réitéré samedi, au 21e jour de la campagne électorale, leurs appels à la consolidation du front interne pour préserver la sécurité et la stabilité de l’Algérie, exhortant les Algériens à se rendre massivement aux urnes le jour du scrutin pour élire un « président légitime » en mesure de concrétiser leurs aspirations au changement.
S’exprimant lors d’un meeting populaire à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger, le candidat Abdelkader Bengrina s’est engagé, s’il était élu président de la République, à établir « un système républicain et démocratique qui tire sa légitimité du peuple ».
Le président du mouvement El Bina a relevé que la société algérienne connaît une « situation particulière marquée par des opinions divergentes entre ceux qui s’opposent à la solution constitutionnelle et font pression pour une phase de transition et ceux qui encouragent le déroulement des élections afin d’éviter les risques de la période de transition ».
Il a souligné, dans ce contexte, la nécessité de consolider le front intérieur pour rester « solide, cohérent et solidaire », estimant que « l’unité entre le peuple et l’Armée populaire nationale (ANP) a permis de bloquer la voie aux tentatives de déstabilisation de l’Algérie ».
Le même candidat s’est engagé, également, à mener un dialogue national global « sans exclusion » afin de renforcer l’unité, soutenant que « l’Algérie demeure un pays pivot et leader dans son environnement régional ».
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Le candidat Ali Benflis, qui a animé deux meetings à Batna et Khenchela, est allé dans le même sens, affirmant que « le front interne s’est renforcé grâce au peuple et à l’Armée nationale populaire qui ont défendu la souveraineté nationale ».
Assurant que « l’Algérie est en train de sortir de la crise », le président de « Talaie El Hourriyet » a indiqué avoir proposé un « projet pour semer l’espoir et rassembler tous les Algériens, y compris parmi ceux ayant défendu une opinion totalement opposée au processus électoral ».
Le même orateur a rappelé à l’occasion qu’il avait choisi d’aller à la rencontre de la population à travers le territoire national et qu’il s’était rendu dans 35 wilayas du pays pour solliciter son soutien et sa cofinance dans cette course à l’élection présidentielle.
« Le peuple doit choisir un président légitime qui donnera à l’opposition sa position au sein des institutions de l’Etat et lui accordera son droit de s’exprimer librement son opinion dans le cadre d’un régime démocratique », a-t-il, en outre, plaidé.
Dans le même contexte, M. Benflis s’est engagé à redonner de la considération aux deux familles éducatives et de la santé en ouvrant le dossier des gardes municipaux, des retraités de l’armée et de la réserve dans le but d’asseoir une cohésion parmi les Algériens. Le même orateur s’est engagé à réaliser l’égalité entre les Algériens qui sont à l’intérieur du pays ou en dehors en abrogeant la loi en vigueur, qui « sépare les Algériens ».
Il a aussi promis de « permettre aux jeunes de prendre des postes à responsabilité en réduisant l’âge requis, pour ce faire ».
Avec l’ouverture du dossier des contrats de pré-emploi et des bénéficiaires des mécanismes d’accompagnement, il s’est engagé également à ouvrir le dossier des allocations de retraite.
Pour sa part, le candidat Azzedine Mihoubi s’est engagé à faciliter les investissements étrangers en partenariat avec les entreprises algériennes.
Le rôle de l’ANP dans l’accompagnement du Hirak salué
S’exprimant lors d’un meeting populaire animé à la cinémathèque de la ville de Khenchela, M. Mihoubi a abordé le débat télévisé entre les cinq candidats animé la veille, soulignant que ce rendez-vous a donné une image « appropriée de la démocratie en Algérie, à l’instar de l’image honorable donnée auparavant par le peuple lors de son Hirak pacifique et historique ».
Saluant le rôle de l’ANP dans la protection de l’Algérie, tout en évitant une dérive durant l’année 2019, le même candidat a relevé que « l’Algérie a parcouru un long chemin lui permettant de franchir le cap actuel grâce à l’ANP ».
Sur un autre registre, le secrétaire général par intérim du RND a ajouté qu’il ne se satisfera pas de « promulguer une nouvelle Constitution » s’il était élu président », mais qu’il « recourra au peuple à chaque fois qu’il sera nécessaire de le consulter sur des questions cruciales concernant l’avenir de la Nation ».
Pour sa part, le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé son engagement à une prise en charge « effective » des problèmes et préoccupations des jeunes en leur accordant la priorité dans toutes les politiques et secteurs, à leur transmettre le relais et à leur confier des postes de responsabilité.
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Soulignant que l’Algérie traverse aujourd’hui une étape « difficile », M. Tebboune a affirmé que le pays se dirigeait vers « l’édification d’une nouvelle République, à compter du 13 décembre prochain », mettant l’accent sur l’impératif de participer massivement au scrutin prévu le jeudi prochain.
Quant au candidat Belaid Abdelaziz, il a déclaré que « le scrutin du 12 décembre est une opportunité pour tous les Algériens pour sortir leur pays de la crise et rompre avec l’ancien régime qui a piétiné sur sa dignité ».
Lors de son dernier rassemblement populaire à la salle Harcha, à Alger, M. Belaid a considéré que « si les Algériens veulent préserver la révolution du 22 février, ils doivent se rendre aux urnes pour élire un leader du pays qui rompra avec un système qui a régné durant 20 ans pour briser l’action politique et piller le pays ».
Se félicitant du rôle de l’Armée nationale populaire qui a accompagné, a-t-il précisé, le mouvement populaire depuis le 22 février, le secrétaire général du Front El Moustakbal a mentionné que l’institution militaire « était la seule qui soit restée fidèle au peuple et à la résolution de la crise du pays ». Dans ce contexte, il a estimé que « les personnes qui s’opposent à son armée et au processus électoral sont celles qui veulent ouvrir la porte à l’ennemi », avertissant des conséquences de cette démarche, en particulier dans la phase que traverse actuellement le pays.
En conséquence, le candidat du Front El Moustakbal s’est engagé, au cas où il gagnerait la confiance du peuple le 12 décembre, à jeter les bases d’une « Algérie forte avec des institutions qui protègent les Algériens où qu’ils soient ».