Parmi les associations les plus dynamiques sur la scènes nationale, la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche, la FOREM a donné hier les résultats d’une nouvelle enquête sur la consommation de la drogue au niveau des collèges, lycées et universités. Réalisée en mars de l’année en cours, l’enquête au niveau des lycées et collèges d’Alger-Est a touché 8.645 élèves dont 3.419 lycées et 5.226 collégiens âgés entre 10 et 22 ans. Les chiffres révèlent que 7,75% des collégiens et 1,27% de collégiennes ont touché a la drogue, un cinquième de ces élèves la consomment de manière chronique. Ils sont 27% de lycéens qui reconnaissent avoir goûté aux psychotropes, dont 10% de manière chronique. Pour le président de la Forem M. Khiati, la sensibilisation contre ce phénomène est absente ou peu efficace, puisque 73% des collégiens et lycéens reconnaissent n’avoir jamais assisté à une conférence de sensibilisation de la drogue et 25% de jeunes n’ont jamais vu de films sur la toxicomanie. L’enquête révèle que 11,5% des collégiens et 17% des lycéens se procurent de l’argent en dehors des parents, ce qui fera dire à M. Khiati que ces jeunes bénéficient de libertés non contrôlées. Les jeunes interrogés estiment à 24% pour les collégiens et 25,2% pour les lycéens que leur scolarité est « ennuyeuse » et « mauvaise », le président de la Forem place ce critère parmi les causes qui poussent les jeunes à aller vers la drogue. A la question de savoir quelle drogue consomment-ils, les collégiens et lycéens citent, la Zetla, hachich, kif, Hamra, artane, rivotril, patex… la diversité des produits est donc largement attestée et le risque sur la santé est indéniable. Les jeunes interrogés reconnaissent à 17% avoir un parent qui consomme de la drogue et des camarades à 36%. « Pensez-vous que la drogue va résoudre vos problèmes » : « Non » répondent les lycéens à 86% et 87% des jeunes interrogés estiment que la drogue est un danger pour la santé. Pour ce qui est de l’enquête menée au niveau de 13 universités au niveau national, elle a concerné 8.716 étudiants âgés entre 20 et 25 ans. 21% de ces derniers admettent vivre uniquement avec leur bourse et 25% aidés par leurs parents. Les étudiants reconnaissent à 27% pour les garçons et 6% pour les filles avoir consommé de la drogue. 15% de ces étudiants révèlent qu’ils consomment leurs psychotropes dans l’enceinte de l’université et 30% à la cité universitaire. 10% des étudiants interrogés consomment de la drogue de manière chronique, ils reconnaissent à 52% la consommer en groupe contre 36% pour les filles.
En conclusion, l’enquête montre que 3% des collégiens consomment de la drogue à 11 ans, 19% à l’âge de 15 ans et 25% à 20 ans. Chez les filles elles consomment de la drogue à 13 ans pour 2% et à 15 ans pour 25% d’entre elles. Le professeur Khiati considère que ces chiffres sont bien en dessous de la réalité et estime que même si ce bilan n’est pas réel, l’enquête a toutefois permis de mettre en valeur la recrudescence du fléau de la drogue en Algérie en milieux scolaire et universitaire.
Farida Larbi