Dans le temps additionnel, Barcelone a arraché la victoire sur la pelouse du Real grâce un but de Messi (2-3). La course au titre est relancée.
Le Clasico a tardé à se montrer
Loin de ses standards habituels, le Clasico de dimanche a démarré doucement. La première demi-heure a offert un spectable d’une faible intensité, et peu d’occasions franches. Des deux côtés, il y avait peut-être dans les têtes l’issue incertaine du Championnat. Programmé à quelques journées de la fin de la saison, ce choc, qui opposait le premier face au deuxième, séparés de trois points, portait trop d’enjeux pour que l’une des deux équipes se découvre d’entrée. Plus étonnant : ce Clasico a également livré quelques rares maladresses. Comme quand Karim Benzema gâchait une contre-attaque idéale d’une frappe trop molle (18e). Pour que la rencontre se décante, il a fallu attendre un corner, renvoyé dans la surface catalane, et un Casemiro, à l’affût après un poteau de Ramos, qui ouvrait le score devant d’une cage vide (28e, 1-0). Le Clasico débutait enfin, pour de bon.
Messi et Rakitic ont porté le Barça
Amputé de Neymar, suspendu, Luis Enrique avait choisi le jeune Paco Alcacer pour le suppléer. Encore tendre au très haut niveau, l’ancien attaquant de Valence ne s’est pas montré assez mobile pour inquiéter la défense adverse. Dans le dernier geste, Alcacer s’est notamment distingué par un manque de réactivité criant quand le but s’offrait à lui, seul dans la surface (56e). L’absence de Neymar s’est bien fait sentir. Luis Suarez s’est montré discret, et maladroit, à l’image de sa grosse occasion loupée dans un angle, il est vrai, un peu fermé. Bousculé par des duels musclés, au point de devoir jouer avec un mouchoir dans la bouche pour stopper un saignement, Lionel Messi a fini par sonner la révolte en égalisant en première période. Bien servi en retrait par Rakitic, l’Argentin a remis les siens à hauteur d’un but superbe, bien à lui. Lancé à toute vitesse, il a coupé la trajectoire du ballon à l’entrée de la surface, avant d’effacer Carvajal d’un crochet, si simple mais diablement efficace, pour ajuster Keylor Navas (33e, 1-1). En seconde période, le chef d’oeuvre de Messi a fait place à celui de Rakitic. Passeur sur l’égalisation, le Croate a marqué d’une frappe limpide du gauche, après avoir mis Kroos dans le vent en un dribble (73e, 1-2). Une jolie finition à la conclusion d’une prestation parfaite de l’ancien Sévillan. Au milieu, par ses passes longues et précises, Rakitic a régné.
Le Real pensait tenir le nul…
Et dire que le Real avait fait le plus dur en ouvrant le score. Le but de Casemiro signait, en réalité, le début d’une période compliquée pour la Maison Blanche. Quelques minutes plus tard, Gareth Bale, de retour sur le terrain depuis quelques semaines, se blessait pour la 17e fois de sa carrière au Real (39e). Entré à sa place, Asensio n’a pas démérité, mais il n’a pas suffi. Hormis quelques ouvertures bien senties, Benzema n’a pas pesé. Cristiano Ronaldo, lui, n’était pas dans un bon jour. Et quelques minutes après la deuxième réalisation du Barça, Sergio Ramos se faisait logiquement expulser pour un tacle décollé sur Messi (77e). Finalement, le salut du Real est venu d’un remplaçant. Peu utilisé cette saison, James Rodriguez est sorti du banc pour égaliser en coupant un centre de Marcelo, très actif sur son côté gauche (86e, 2-2). Fous de joie, les Madrilènes pensaient tenir un nul précieux dans la course au titre. C’était sans compter sur Messi. A une poignée de secondes de la fin du temps additionnel minimum, de deux minutes, l’Argentin se trouvait à la conclusion d’un jeu en triangle parfait pour libérer son équipe, d’un plat du pied imparable (90+2e, 2-3). Avec sa victoire obtenue à l’arraché, Barcelone se relance dans la course au titre. Au détriment du Real, désormais dauphin de son rival, mais avec un match en retard à disputer.