Dans son dernier rapport, le cabinet Oxford Business Groupe (OGB) est revenu sur l’intérêt croissant que consacre l’Algérie au développement des énergies renouvelables.
« Détentrice de la seconde plus grande réserve de gaz d’Afrique et de la troisième plus grande réserve de pétrole du continent, l’Algérie a récemment revu à la hausse ses objectifs d’ici à 2030 en terme d’énergies renouvelables, encourageant une plus grande diversification de la consommation intérieure », écrit l’OGB dans son rapport.
L’Algérie ambitionne de doubler sa capacité d’énergie renouvelable, passant de 12 GW actuellement à 25 GW d’ici à 2030, principalement grâce à la production solaire. Selon cette organisation, « l’intérêt pour les énergies renouvelables s’est vu renforcé par une consommation intérieure en rapide expansion ».
La baisse que connait le prix des panneaux solaires photovoltaïques (une baisse d’environ 40 % depuis 2008 selon Noureddine Yassaa, directeur du Centre de développement des énergies renouvelables d’Algérie), serait une condition particulièrement favorable pour la réduction des coûts de production de l’énergie solaire.
L’Algérie a accusé un grand retard
Alors que le discours officiel semble être favorable à l’éclosion d’une véritable production d’énergie renouvelable, des experts ne sont pas si rassurés.
C’est le cas de Abdelmadjid Attar, ancien PDG de Sonatrach, qui affirme douter que l’Algérie puisse réellement rattraper le retard en matière de diversité énergétique tout en soutenant que la diversification énergétique et la solution adéquate à la crise actuelle et non l’augmentation de la production du pétrole comme préconisé par certains responsables.
« On a pris beaucoup de retard et je ne pense pas qu’il va être rattrapé parce qu’avec la crise actuelle, les ressources manquent », a déclaré Abdelmadjid Attar ce lundi sur les ondes de la radio nationale. Et d’ajouter que la situation actuelle est « une aubaine pour aller vers la diversification de l’économie ».
Attar précise que le problème en matière d’énergie réside en « la consommation intérieure qui est entrain d’augmenter beaucoup plus rapidement que les capacités de production de nos réserves. Ce qui fait qu’il ne faut pas compter sur les exportations des hydrocarbures, il faut chercher des solutions dans les autres secteurs »