Le SG du FLN Djamel Ould Abbès, qui a joué depuis son intronisation à la tête du FLN la carte de la transparence et de l’intégrité, est aujourd’hui rattrapé par le scandale dans lequel est impliqué son fils Wafi, surpris suite à une perquisition de la gendarmerie chez lui en possession de grosses sommes d’argent en dinars et en devises, versées par des personnes pour « acheter » des places sur les listes électorales du FLN.
Hier à Sétif, le SG du FLN est revenu devant les journalistes sur l’affaire, mais en minimisant le rôle qu’aurait joué son fils et a parlé d’un « complot » dont les auteurs sont, selon lui, ceux qui « ont échoué à placer leurs candidats ».
« J’ai réussi à déjouer un complot contre l’Etat algérien. Je n’ai pas cédé aux pressions et je ne céderai pas. A ceux qui ont voulu nous imposer des noms, je dis vous avez échoué », dit-il. Il n’en dira pas plus, comme d’habitude, se gardant bien de révéler l’identité de ces « comploteurs ».
Selon Ould Abbès, leur objectif est en rapport avec l’échéance présidentielle de 2019 pour laquelle « ils cherchent déjà à se mettre en position de peser sur le choix » dit-il.
« Depuis mon arrivée à la tête du parti, j’ai réactivé les ressorts de la fraternité, du militantisme entre la base et la direction du parti. J’ai restauré les règles du dialogue direct, qui doit se poursuivre pour l’intérêt du parti et du pays », poursuit-il. Une autre affaire vient d’éclater au sein du parti qui implique l’ex-membre du BP Abdelhamid Si Affif.
Le député de Constantine Kihel, qui est à l’origine de l’éclatement de l’affaire de pots-de-vin concernant un membre du BP, en l’occurrence Salima Othmani, aurait engagé un avocat pour porter plainte devant la justice contre Si Affif pour « trahison ».
En effet, le député Kihel aurait remis un CD à Si Affif lequel s’est empressé de le faire écouter au SG moyennant une place de choix sur la liste à Mostaganem, une seconde place derrière le ministre des Ressources en eaux, Abdelkader Ouali. Si Affif aurait même organisé des fuites à la presse et accuse Kihel.
Ce dernier aurait été approché lors d’un déjeuner avec un journaliste d’une chaîne de télévision étrangère pour participer à une émission sur le sujet des pots-de-vin dans le parti, mais il aurait refusé cette proposition.
L’affaire du membre du BP, Salima Othmani, accusée d’avoir tenté de soutirer de l’argent à Kihel (1 milliard de centimes) pour obtenir une place de choix dans la liste de Constantine, continue de livrer ses secrets.
La descente policière effectuée il y a une vingtaine de jours au domicile de la dirigeante du FLN a permis de découvrir la somme de 1 milliard. Au cours de l’interrogatoire, elle a dit aux enquêteurs que le fils du SG du FLN était son complice dans cette opération, ce qui a poussé la brigade de gendarmerie à effectuer une autre descente au domiciles du fils du SG du FLN à Moretti, où elle trouvé la somme de 6 milliards de centimes et 200 000 euros.
L’ex-chargé de la communication du FLN, Hocine Khaldoune, en disgrâce avec le SG du parti a été, au grand étonnement de nombreux militants, placé au deuxième position dans la liste des candidats à El Tarf.
Dans une lettre adressée aux militants et aux candidats de son parti et rendue publique jeudi dernier, le SG du FLN tente de rassurer sa base pour atténuer un tant soit peu la vague de contestation qui secoue l’ex-parti unique depuis l’annonce des listes de candidats aux élections législatives.
« L’opération de sélection s’est soldée par le choix de 612 candidats sur un total de 6 294 pour mener la bataille électorale. Cela ne signifie aucunement que ceux qui n’ont pas eu la chance de figurer sur les listes retenues ont été exclus, car leurs chances sont maintenues pour les futures échéances », dit-il.
Défendant son bilan à la tête du parti, le SG du FLN se targue d’avoir œuvré pour « la consolidation des liens de fraternité entre le sommet et la base » et d’avoir instauré « le dialogue direct », sous la férule du président de la République, « président du parti », tient-il à rappeler, tout en s’engageant à rester fidèle à ces valeurs et aux idéaux « pour la concrétisation des objectifs suprêmes auquel aspire le programme du FLN, au service de l’Algérie et des Algériens », conclut-il.