Une invitation à laquelle le nouveau ministre du Tourisme et de l’Aménagement du territoire a répondu favorablement. Il lance également une invitation à Amara Benyounès, président du Mouvement populaire algérien (MPA), pour rejoindre ce nouveau pôle politique qu’il compte créer avec, bien entendu, le FLN du très controversé Amar Saâdani. Le projet d’Ouyahia est donc de ressusciter avec les moyens du bord la défunte Alliance présidentielle composée du RND, du FLN et du MSP. Cette fameuse alliance a été créée en mars 2004 pour soutenir la candidature d’Abdelaziz Bouteflika et défendre son programme électoral face à Ali Benflis, également candidat à la présidentielle. Elle s’est transformée, au lendemain de la réélection de Bouteflika pour un deuxième mandat, en un comité de soutien faisant la promotion du programme présidentiel. Et les chefs des partis de cette alliance n’activaient donc que pour promouvoir l’image et les actions décidées par le président de la République. Ils n’avaient aucune place pour leurs ambitions personnelles. C’était l’objectif même de la création de cette coalition qui a volé en éclats en plein printemps arabe, en 2011, en raison du retrait du MSP pour tenter de se refaire une virginité après s’être acoquiné pendant dix ans avec le pouvoir. Reconstituer cette alliance avec d’autres forces politiques semble ainsi être le principal axe de travail d’Ahmed Ouyahia. Pourquoi le directeur du cabinet de la Présidence cherche-t-il à constituer une alliance présidentielle ? Pour soutenir un candidat et un président issu d’un autre milieu et qui n’aurait pas de parti ? Possible, car composer avec le FLN sonne comme une forme de renoncement à l’ambition personnelle pour se mettre au service de celui que le système politique aura désigné pour succéder à Abdelaziz Boutelfika. Il est en tout cas difficile de croire qu’Ahmed Ouyahia puisse être candidat à la présidentielle au nom de l’Alliance présidentielle. S’il peut compter sur le soutien d’Amara Benyounès, Ahmed Ouyahia ne pourra pas être adoubé par le FLN pour la simple raison qu’il porte la casquette partisane du RND, considéré comme le principal concurrent au sein du pouvoir. En lançant cet appel à une nouvelle alliance présidentielle, Ouyahia sème le doute sur sa véritable mission et semble ainsi démentir, du moins pour le moment, ceux qui prédisaient le retour d’un candidat à la magistrature suprême. Commis de l’Etat qui s’assume, Ahmed Ouyahia s’occuperait de la «sale besogne» comme il sait bien le faire