Le Premier ministre, Abdelamlek Sellal, a plaidé jeudi à Niamey, pour une « stratégie commune » dans la lutte contre l’insécurité dans la sous région, relevant que la menace terroriste empêche la mise en oeuvre des actions de coopération prévues entre l’Algérie et le Niger.
« La menace terroriste qui empêche certainement une mise en oeuvre parfaite des actions de coopération convenues par nos deux pays, mérite d’être au centre de notre stratégie commune de lutte contre l’insécurité dans notre sous région »,
a déclaré M. Sellal à l’ouverture de la première session de la Haute commission algéro-nigérienne.
La zone frontalière « constitue un pont pour la promotion de l’amitié, de la fraternité, de la coopération et de la complémentarité, mais elle fait face à des contraintes sécuritaires multiples, dues essentiellement à la présence de groupes terroristes qui s’alimentent des fléaux connexes dont en particulier le narcotrafic », a-t-il relevé.
Le Premier ministre a rappelé, dans ce sens, la tenue de la 5ème session du Comité bilatéral frontalier (CBF) en juillet 2015 à Niamey, qui a permis de souligner l’importance d’une telle stratégie, qui doit s’appuyer sur la création des conditions propices à la promotion du développement socio-économique dans cette zone ».
Il a estimé qu’un « intérêt particulier doit être porté de façon continue à la sécurisation des zones frontalières commune pour les mettre à l’abri des réseaux terrorises et autres criminels connexes », relevant qu’une « telle sécurisation appelle au renforcement de la coopération bilatérale dans le domaine militaire et sécuritaire et à la poursuite de la coordination en matière de lutte opérationnelle commune contre le terrorisme et la criminalité organisée au sein des forums des pays du Champ et du processus de Nouakchott ».
Au plan économique, M. Sellal a indiqué que l’Algérie et le Niger « sont appelés à densifier leurs relations commerciales afin que le volume des échanges soit à la hauteur de leurs ambitions communes », précisant qu’un effort supplémentaire « doit être fourni pour accroître le volume des échanges à ce que le flux commercial soit varié et expurgé des contraintes qui gênent son expansion ».
Il s’est félicité, à cet égard, de « l’implication des opérateurs économiques algériens, publics et privés », relevant que la mise en place d’un Conseil d’hommes d’affaires algéro-nigérien à l’occasion de ce Forum, « ne manquera pas de faciliter les échanges et les partenariats ».
M. Sellal a souligné que « la poursuite des investissements du groupe Sonatrach dans le domaine de l’énergie, présent depuis 2006 dans le périmètre d’exploration de Kafra, au nord du Niger, a joué un rôle primordial dans l’ancrage des relations économiques entre les deux pays ».
Il a noté que « d’autres actions de cette envergure dans le secteur de l’énergie et dans d’autres secteurs sensibles tels que les ressources en eau, l’agriculture, la santé, les TIC seront de nature à imprimer une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale algro-nigérienne ».
Il a ajouté que « le parachèvement des trois projets structurants dans lesquels les deux pays sont pleinement engagés, à savoir la route Transsaharienne, le gazoduc transsaharien et la dorsale transsaharienne à fibre optique demeure une action prioritaire à entourer de toute l’attention nécessaire ».
Ces projets, a noté M. Sellal, « une fois concrétisés, auront des retombées bénéfiques non seulement sur les économies des deux pays mais également sur celles des autres pays de la région », se félicitant du fait que la transsaharienne Alger-Lagos est en voie d’achèvement avec le lancement de la réalisation du tronçon Assamaka-Arlit au Niger .
Il a relevé que « l’installation du Comité de la dorsale transsaharienne à fibre optique lors de la dernière conférence africaine sur la gouvernance de l’internet tenue à Alger en février dernier et sein duquel siègent l’Algérie et le Niger augure d’un engagement ferme de favoriser l’accès des pays de la région à la bande passante internationale via des câbles sous-marins à fibre optique à des prix concurrentiels ».
Par ailleurs, M. Sellal a plaidé pour la poursuite de la coopération algéro-nigérienne dans le domaine de la circulation des personnes afin de combattre, conformément aux lois en vigueur, les séjours clandestins qui, en raison de la vulnérabilité des victimes, peuvent être exploités par des réseaux criminels connus.
Evoquant la valorisation des ressources humaines, il a déclaré que l’Algérie offre chaque année des centaines de bourses d’études aux ressortissants nigériens comme cela a été le cas cette année où le Niger a bénéficié de 246 bourses, un effort qui « se poursuivra et se consolidera davantage dans les années à venir ».
Il a aussi souligner l’importance d’accorder « une plus grande attention à la promotion des programmes de coopération socioculturelle qui constitue un facteur de rapprochement et de compréhension entre les deux peuples ». APS
Début à Niamey des travaux de la 1ère session de la Grande commission mixte algéro-nigérienne
Les travaux de la 1ère session de la Grande commission mixte algéro-nigérienne ont débuté jeudi à Niamey sous la co-présidence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et de son homologue nigérien, Brigi Rafini.
La session dont les travaux se poursuivront à huis-clos, se tient en présence d’opérateurs économiques des deux pays activant dans divers domaines.
Les deux parties procéderont, à cette occasion, à une évaluation des relations bilatérales et de la coopération, et définiront les voies et moyens à mettre en £uvre en vue d’apporter à ces relations plus de dynamisme compte tenu de la qualité des relations politiques liant les deux pays.
Elles aborderont également les questions d’intérêt commun, notamment celles ayant trait aux enjeux et défis du développement dans la région ainsi qu’aux conditions d’évolution de la situation sécuritaire dans l’ensemble de la sous-région.
Les travaux de cette session seront sanctionnés par la signature de mémorandums d’entente et d’accords de coopération touchant divers secteurs.
Avant l’entame des travaux de cette session, M. Sellal s’est entretenu avec son homologue nigérien, en présence du ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, du ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Noureddine Bedoui, de la ministre de la Poste, des Technologies de l’information et de la communication, Houda Imane Faraoun, et des membres du gouvernement nigérien. APS