Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a plaidé, hier, pour «l’élaboration et la mise en œuvre des programmes d’urgences d’aide au développement» au profit des pays d’Afrique, avec des niveaux de financement au moins égaux à ceux mobilisés avant la crise financière de 2008. Ainsi, il a mis l’accent sur la nécessité de redynamiser l’emploi, notamment la généralisation de la sécurité sociale dans ces pays.
A cet effet, il a insisté sur « l’impératif d’instaurer un dialogue permanent » entre gouvernements, partenaires sociaux et patronats africains afin de rapprocher les points de vue, définir les priorités et travailler ensemble pour atteindre des objectifs fixés. « Nombreuses et variées sont les retombées positives que nous pouvons espérer d’une dynamique africaine en faveur de l’emploi et de la généralisation de la sécurité sociale », a-t-il recommandé dans son allocution à l’ouverture de la 2e session du Comité technique spécialisé de l’UA sur le développement social, le travail et l’emploi.
Le Premier ministre a indiqué que « l’amélioration constante des structures de l’Union africaine et de son mode opératoire a fait de votre comité spécialisé un espace de dialogue et de coopération actif et efficient dans de nombreux domaines qui intéressent nos peuples à l’instar du chômage, du marché du travail, du dialogue social, du travail décent, de l’insertion de la femme, de l’exploitation des enfants, de la médecine du travail ou encore, de la couverture sociale ».
M. Sellal a relevé que « la généralisation de la couverture sociale améliorerait l’efficience des dispositifs médicaux, faciliterait la lutte contre les épidémies et élèverait le niveau de couverture sanitaire ». A ce titre il a précisé que cela peut se traduire par le fait « d’assurer un revenu stable permettrait de fixer les populations, de diminuer les phénomènes d’exode et de migration, de réduire les activités criminelles et illicites, d’atténuer les conflits et d’augmenter la vitalité des marchés et économies domestiques », ajoutant que « la plus grande part de responsabilité nous incombe à nous, Africains ».
« Toutefois, les pays développés doivent intégrer le fait que la stabilité du continent et son développement servent la cause de la paix, contribuent à la création mondiale de richesse et préserve l’équilibre écologique de la planète », a-t-il poursuivi.
Encourager l’investissement générateur d’emploi
Par ailleurs, il a souligné qu’il est important d’accroître les efforts fournis en matière de soutien et d’encouragement de l’investissement générateur d’emploi dans des secteurs comme la santé, l’éducation et les infrastructures de base à l’instar des transports et des télécommunications. Il y a également un impact positif sur le travailleur africain qui a besoin aussi de qualifications et de formations continues afin de lui permettre et à l’entreprise qui l’emploie, de s’adapter rapidement avec les changements de l’économie mondiale et d’intégrer le développement technologique permanent, a-t-il relevé. Dans ce sillage le Premier ministre a indiqué que les résultats du développement humain dans le continent « demeurent bons » malgré la crise économique mondiale et les tensions sécuritaires dans certaines régions, ajoutant que « notre ambition doit être plus grande si nous voulons relever les défis qui nous sont imposés par la mondialisation et préserver et développer nos dispositifs sociaux nationaux ». « Mon pays s’honore du cadre tripartite qui regroupe régulièrement depuis 1991, le gouvernement, le syndicat et les organisations patronales et qui a permis en 2013 d’élaborer un Pacte national économique et social pour la croissance, déposé auprès du Bureau international du travail, visant la préservation des acquis sociaux et l’édification d’une économie nationale émergente, diversifiée et créatrice de richesse et d’emplois durables », a-t-il rappelé. Par ailleurs, et pour ce qui est de la rencontre, il a fait savoir, que le thème choisi pour cette session « est également très important car l’investissement dans l’emploi et la sécurité sociale pour tirer pleinement profit du dividende démographique, est en parfaite adéquation avec la démarche des gouvernements du contient visant à faire des spécificités de l’Afrique des sources de force plutôt que des freins au développement », a-t-il déclaré. « Cette approche englobe en sus des populations, les paramètres géographiques, géopolitiques et culturels. Nous devons avoir confiance en nous-mêmes et miser sur nos capacités intrinsèques avec à leur tête l’élément humain », a-t-il noté.
Kafia Ait Allouache