Les crédits à l’économie passeront de 9.100 milliards de dinars en 2016 à 11.400 milliards de dinars en 2017, soit une hausse de 25% alors qu’ils étaient de 5.156 milliards de dinars en 2013, a indiqué lundi à Annaba le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans son allocution d’ouverture de la réunion de la tripartite.
Concernant le commerce extérieur, M. Sellal a affirmé qu’à l’instar de ces toutes dernières années, la facture d’importation devait aussi connaître une baisse en 2017 de l’ordre de cinq (5) milliards de dollars dans le cadre de la méthode de « rationalisation souple » des dépenses publiques.
Ces résultats ont été obtenus « sans créer des situations de pénuries ou de non approvisionnement de l’appareil national de production dont la montée en cadence dans plusieurs domaines a permis la substitution aux marques étrangères et a facilité la mise en place d’un dispositif de licence d’importation simple, équitable et transparent ».
La conjoncture actuelle commande de rester « vigilants » sur le plan budgétaire
Les éléments de conjoncture commandent de rester « vigilants » sur le plan budgétaire afin de soutenir la gestion de la vie socioéconomique du pays mais sans pratiquer une politique d’austérité, a affirmé, par ailleurs, le Premier ministre Abdelmalek Sellal dans son allocution d’ouverture de la réunion de la tripartite.
Dans ce sens, le Premier ministre a rappelé que « les efforts importants de l’Etat pour soutenir la croissance et honorer les engagements sociaux, sont déployés dans un contexte mondial de décélération de la croissance et où le gouvernement travaille en parallèle sur trois autres fronts: la maîtrise de la dépense publique, la réduction des importations et le soutien à l’investissement productif ».
Il a, cependant, assuré que le gouvernement était parvenu « à stabiliser le cadre macroéconomique sans pratiquer une politique d’austérité, et a privilégié la recherche constante de la croissance et de la création de richesses à la gestion comptable froide et cynique ».
Selon le Premier ministre, en rationalisant l’exécution de la dépense publique et en ciblant les niches de gaspillage, le gouvernement a pu obtenir une stabilisation du budget de fonctionnement ainsi qu’une réduction notable de celui d’équipement.
Concernant les réserves de change, il a relevé qu’elle s’étaient stabilisées à plus de 112 milliards de dollars alors que le niveau de liquidités dans les banques a atteint, en janvier 2017, 1.037 milliards de DA, « contrairement aux présages alarmants de certains » .
« Le volume d’importations illustre également l’efficience de cette méthode de rationalisation souple qui a permis de passer de 66,6 milliards de dollars en 2014, à 35 milliards en 2016, et nous visons pour l’année en cours une réduction supplémentaire de 5 autres milliards de dollars », a-t-il affirmé.
« Ces résultats ont été obtenus sans créer des situations de pénuries ou de nos approvisionnement de l’appareil national de production dont la monté en cadence dans plusieurs domaines a permis la substitution aux marques étrangères et a facilité la mise en place d’un dispositif de licence d’importation simple, équitable et transparent », a souligné M. Sellal.
« En résumé nous n’interdisons et nous n’interdirons aucun produit. Nous ne stopperons pas non plus les programmes de logements, de santé ou d’éducation » a encore assuré M. Sellal, soulignant que « nous faisons juste plus attention à nos moyens financiers qui se sont réduits et les mettons là où ils créent de la plus value en termes d’emplois et de développement socioéconomique du pays ».
La diversification de l’économie et de soutien à la production nationale, reste notre cap
Selon M. Sellal, l’encouragement de l’investissement et de la création d’activités seront confortées par un train de mesures financières et fiscales allant dans le sens de la simplification et de la transparence tout en continuant à développer les crédits à l’économie.
Ces crédits passeront de 9.100 milliards de dinars en 2016 à 11.400 milliards pour 2017, soit une progression de près de 25% alors qu’ils étaient de 5.156 milliards DA en 2013.
Avec plus de 1.630 milliards de dinars, les transferts sociaux continueront de constituer un chapitre important dans le budget de l’Etat (23,7%), et sont essentiellement orientés vers le soutien aux familles à travers la subvention des produits de base, l’éducation et l’accès à l’eau et l’énergie, la santé, le logement, les retraites et enfin l’accompagnement des faibles revenus, des démunis et des handicapés, a encore indiqué le Premier ministre.
« A cela s’ajoutera un contrôle plus rigoureux des prix à la consommation », a-t-il insisté.
Dans ce sillage, il a soutenu que des instruments alternatifs et innovants de financements de l’économie sont et seront mis en place et encouragés à l’instar du marché financier et du partenariat qui constitue un levier important dans le domaine de l’investissement.
Tout en rappelant que la démarche de diversification de l’économie et de soutien à la production nationale reste le cap de l’Algérie, M. Sellal a indiqué que les grands projets structurants de pétrochimie, de ciment, de sidérurgie et dans les phosphates « confortent nos choix pour la valorisation de nos ressources naturelles minières et énergétiques dans une logique de plus value, de couverture de la demande nationale et de conquête du marché international ».
Le Premier ministre a, par ailleurs, souligné que le budget 2017 vise la réalisation d’un taux de croissance de 3,9% avec une progression des segments hors hydrocarbures de 3,7%, la stabilisation de l’inflation au niveau de 4% (pour la fin janvier, elle était conjoncturellement à 6,4%) et la clôture de l’exercice avec des réserves de change supérieures à 100 milliards de dollars.
Réduire à 30 milliards de dollars le volume des importations en 2017
Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, a, d’autre part, indiqué que le gouvernement compte réduire à 30 milliards de dollars le volume des importations en 2017.
« Notre objectif en 2017 est de réduire à 30 milliards de dollars le volume de nos importations », a déclaré M. Sellal lors des débats tenus dans le cadre de la 20ème réunion de la tripartie (gouvernement-syndicat-patronat), ajoutant que la réduction des importations « participe dans l’encouragement de la production nationale ».
Il a souligné, dans ce sens, que les efforts de rationalisation ont permis de « ramener les importations de 66 milliards dollars en 2014 à 35 milliards dollars sen 2016 », mettant en évidence les « avancées réalisées » dans les industries mécanique et pharmaceutique.
M. Sellal a promis aussi une réduction des importations, notamment dans l’électroménager et les céramiques, expliquant que « la volonté de réduire (les importations) ne signifie pas une intention d’interdire (cette activité), même si nous comptons la réduire de manière conséquente ».
Le Premier ministre a appelé, par la même occasion, les représentants du patronat à conquérir le marché africain, estimant que le secteur privé national « peut jouer un rôle important dans ce domaine ».
Il a cité, dans le chapitre de l’importation, l’exemple de l’industrie pharmaceutique nationale qui « possède des capacités énormes pour conquérir le marché africain ».
M. Sellal a invité, par ailleurs, les organisations patronales à oeuvrer dans le sens de « développer la culture industrielle au sein des entreprises, chose qui fait défaut actuellement dans ces entités », a-t-il précisé.
Appel aux gestionnaires d’entreprises publiques à prendre plus d’initiatives
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé les responsables d’entreprises publiques à prendre plus d’initiatives dans leur gestion en vue de trouver de nouvelles sources financement pour créer de la richesse.
« Il faut entreprendre davantage. Certes nous avons réalisé des choses, mais nous attendons encore plus de vous », a-t-il indiqué à l’adresse des managers lors des débats de la 20eme réunion de la tripartie, qui regroupe le gouvernement, le syndicat et le patronat.
Pour M. Sellal: « Il faut changer les mentalités et aller chercher d’autres sources de financement de nature à créer de la richesse ».
Le Premier ministre a rappelé, par la même occasion, aux managers d’entreprises publiques les mesures prises par le Gouvernement en « enlevant les obstacles bloquant l’essor des entreprises, notamment la dépénalisation de l’acte de gestion ».
Insistant sur la nécessité d’exporter le produit national, M. Sellal a indiqué que l’Algérie « possède les capacités nécessaires pour réussir un tel pari », ajoutant que « le marché africain est à la portée de la production nationale ». APS