De Constantine où il a rencontré jeudi matin les agriculteurs, les éleveurs, les opérateurs économiques du secteur et les professionnels des filières lait, céréaliculture et aviculture, M. Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a fait l’éloge de la politique agricole suivie depuis bientôt cinq ans, «et qui vient de donner ses fruits », a-t-il indiqué avec une satisfaction non dissimulée.
S’appuyant sur les succès réalisés dans les filières de la pomme de terre et des viandes blanches, le ministre a mis en exergue la politique de renouveau agricole imprimée à son secteur depuis 2009. Aussi, au cours d’un point de presse organisé à la fin de la rencontre, le responsable du secteur a affirmé que cette politique avisée vient de donner ses premiers fruits avec le professionnalisme naissant dont les premiers indicateurs sont nettement perceptibles, surtout à Constantine, wilaya pilote du secteur devenue aujourd’hui un modèle de développement des techniques de production agricole et une référence pour tous les agriculteurs du pays. Abordant l’objet de sa rencontre avec les opérateurs du secteur, le ministre dira qu’après avoir réglé les problèmes de structuration, des relations des agriculteurs avec la terre, de financement, « il était important de construire des filières et les amener à travailler en synergie ». Ce disant, M. Benaïssa qui s’est référé aux exposés faits au cours de la matinée par les responsables des filières, a considéré qu’il faudrait maintenant passer à une étape supérieure du processus de développement de notre agriculture en posant la question : quelle est la nouvelle demande à satisfaire ? Et de répondre qu’il faudrait plus de techniques productives, plus de technologies, plus d’investissement pour renforcer l’agriculture et l’industrie agroalimentaire. « Il faut donc confirmer, conforter et renforcer les premiers résultats que nous avons obtenus avec pour objectif d’améliorer la production et la productivité pour amener le producteur à vendre avec des marges bénéficiaires acceptables et des prix abordables pour le citoyen ».
En matière de chiffres, il indiquera que la production nationale du lait est passée de 90 millions de litres collectés en 2009 à 760 millions en 2012. Et l’objectif visé est d’atteindre 800 millions de litres à la fin de l’année en cours. Pour la filière avicole, la production est passée de 7,5 millions de poussins par semaine en 2009 à 13 millions en 2012 et l’objectif pour le court terme est d’arriver à produire 20 millions de poussins par semaine. Dans le même ordre d’idée, le ministre a souligné l’importance d’accompagner la culture fourragère avec pour objectif la réalisation de 70.000 hectares qui seront irrigués avec des eaux usées traitées. Expliquant la politique de renouveau rural engagée par son département, M. Benaïssa dira que celle-ci s’appuie sur trois principes : généralisation à tous les points du territoire national, pas d’espace sans projets, et ce afin de construire la campagne de l’avenir. A ce propos, il pense qu’il faut faire, à ce niveau, de notre retard un atout tout en faisant prendre conscience collectivement, dès le début, de l’importance du retour à la campagne. « Beaucoup de pays sont jaloux de la faible densité urbaine de nos villes et de nos campagnes, et qui renferment 40% de la population totale du pays », a noté le membre du gouvernement.
Concernant le mois de Ramadhan, le ministre a indiqué que les préparatifs ont été entamés, il y a déjà 7 mois, avec les partenaires étrangers pour l’importation de 12.000 têtes de bétail destinées à l’abattage, notamment des vaches et des veaux, et ce à partir de pays européens, du Brésil et de l’Inde pour la viande congelée. Sur ce plan, un communiqué rendu public jeudi par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) indique qu’un protocole d’accord relatif à la création d’une société mixte algéro-émiratie pour le développement de la filière viandes rouges a été signé mercredi dernier entre l’Algérienne des viandes rouges (ALVIAR) et « Emirates Future/Sarl », spécialisée dans l’élevage et la production des viandes rouges. Suivant la règle 51/49% en vigueur, le domaine d’activité de cette société portera sur l’élevage, l’engraissement du bétail, la production fourragère, la valorisation des sous-produits de l’agriculture et de l’agro-alimentaire, l’abattage et la transformation, la commercialisation, et la distribution ainsi que la formation dans les métiers des viandes. «Il s’agit là d’une première opération qui sera suivie d’importants investissements de la société mixte dans les filières agricoles et agroalimentaires », indique notamment le communiqué du MADR.
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