Le directeur général de l’Agence de l’amélioration et du développement du logement (AADL), lors d’une conférence de presse animée hier, est revenu sur plusieurs sujets qui intéressent au plus haut point le citoyen, comme les nouveaux coûts des logements, l’actualisation des dossiers et les fraudeurs, la manière avec laquelle se feront les nouvelles souscriptions, le mauvais entretien des ascenseurs… Focus.
L’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL), par la voix de son premier responsable, Lyes Benidir, qui animait hier une conférence de presse, a annoncé la clôture de l’opération d’actualisation des dossiers de demande pour les années 2001 et 2002. « Elle a commencé le 28 janvier 2013 et s’est achevée le 31 juillet 2013. Cette opération aurait dû se faire en quatre mois. Cependant, et suite aux instructions du ministre de l’Habitat, on l’a prolongée de deux mois afin de donner une chance aux retardataires », a encore précisé le conférencier. En outre, il a communiqué les chiffres officiels de cette opération. Ainsi, l’ADDL a reçu plus de 108 299 dossiers.
210 millions pour les F3 et 270 millions pour les F4
Seulement 76 000 ont été retenus, à propos desquels 3 600 ordres de versement ont déjà été délivrés. Le responsable a, en outre, indiqué que quelque 17 800 dossiers ont déjà été transférés au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme pour les besoins de « filtrage ». Sur ces 17 800 dossiers, a-t-il enchaîné, 1 588 ont été rejetés.
Le chiffre exact des souscripteurs 2001-2002 est de 142 598. Il faut donc croire que les 30% qui n’ont pas actualisé leurs dossiers ont dû régler leur problème de logement grâce à une autre formule. Dans la foulée, le conférencier a révélé les coûts actualisés des logements : ils sont de 210 millions de centimes pour les F3 et de 270 millions pour les F4. Pour lui, donc, « ce sont des prix très raisonnables. Certes, ils ont augmenté depuis, mais cela s’explique par l’augmentation des prix des matériaux de construction, le recours aux nouvelles technologies et la hausse des salaires ». Et d’ajouter : « Je défie quiconque dira qu’il y a des appartements moins chers ailleurs ou dans d’autres pays.
Ce qui montre les gros efforts de notre gouvernement pour satisfaire les citoyens. » Poursuivant son langage chiffré, le même conférencier ajoute qu’« il y a 150 000 logements en perspective dans les 48 wilayas. Pour Alger, un quota de 50 000 unités a été réservé à la première tranche, ce qui pourra permettre aux premiers et derniers souscripteurs de bénéficier de logements en même temps ».
Les nouvelles souscriptions se feront par Internet dès septembre
Après le traitement des dossiers en retard de 2001 et 2002, ce sera bientôt le tour des nouveaux postulants à la location-vente. Les nouvelles souscriptions, en effet, sont imminentes. Nous apprenons ainsi que les nouvelles souscriptions, prévues dès le mois de septembre prochain, ne pourront se faire que via Internet. L’AADL compte en parallèle publier un nouveau planning de rendez-vous pour les souscripteurs concernés sur son site web. Toutefois, le conférencier a admis que ce passage aux nouvelles technologies demande une grande préparation sur le plan technique, notamment en ce qui concerne la formation des ingénieurs et l’hébergement des sites. « Tout se fera via notre site web, qui sera hébergé par le Cerist. »
Il ajoutera que « beaucoup de nouvelles technologies seront adoptées. Le monde est en train d’évoluer et de s’informatiser. Nous devons l’être aussi, afin de faire les prochaines opérations en 15 jours, au lieu de 5 mois, et afin de garantir la transparence et la chronologie. Le citoyen ne sera pas contraint de se déplacer, ce n’est qu’une fois son dossier validé qu’il va être convoqué physiquement ». Une réunion sera tenue prochainement pour assurer un meilleur accueil des nouveaux souscripteurs, notamment à travers l’inscription par internet, dont le nombre serait, selon le DG de l’AADL, de 30 000.
286 souscripteurs soupçonnés d’agissements frauduleux
M. Benidir a, d’autre part, indiqué que les services de l’AADL ont procédé au dépôt de 268 plaintes contre des souscripteurs fraudeurs, dont 5 cas « flagrants ». Donnant l’exemple de l’un qui a fourni de faux certificat de résidence et déclaration sur l’honneur, légalisés pourtant au niveau de l’APC. Cet auteur, qui est en prison, a joint dans son dossier des fiches de paie.
Toujours dans le même ordre d’idées, le DG de l’AADL a fait remarquer que des dossiers d’autres souscripteurs ont été rejetés étant donné qu’ils ont fourni des certificats d’hébergement et non des certificats de résidence. « Pour ceux-ci, nous ne pouvons pas les ester en justice, car ils n’ont pas commis de délit. Ils ont fourni un document en bonne et due forme, mais qui ne leur ouvre pas le droit de bénéficier d’un logement AADL », a-t-il tenu à préciser. Concernant les souscripteurs qui ont fourni un hébergement, le DG a déclaré que ce n’était pas un délit, cependant, leurs dossiers, au nombre de 15 000, seront rejetés.
6 milliards de dinars dépensés pour réparer les ascenseurs
« L’AADL gère 1 560 ascenseurs à travers les wilayas », a indiqué le DG, tout en rappelant que c’est une tâche « difficile », notamment avec le « manque de civisme » et les actes de « vandalisme ».
Cela a poussé l’AADL à dépenser des sommes colossales rien que pour la réparation et l’entretien. Le DG de l’AADL a avancé que, durant l’année 2012, 5,6 milliards de dinars ont été dépensés pour l’entretien des 600 ascenseurs opérationnels au niveau des sites déjà réceptionnés. Concernant l’année 2013, et jusqu’au mois de juillet passé, pas moins de 6 milliards ont été dépensés pour la réparation de 455 ascenseurs. « La Gestimmo a fait 1 200 interventions rien que pour le mois de ramadan. 8 cas sur 10 sont dus à l’incivisme des citoyens. Il y a une filiale de l’AADL qui s’occupe de l’entretien des ascenseurs, mais le personnel n’est pas formé. Il faut des spécialistes et les habitants des immeubles ne nous aident pas avec leur comportement », regrette-t-il.
S’agissant des gardiens, le DG n’a pas fait dans la dentelle, en accusant l’ex-DG, qui, selon lui, aurait procédé à des recrutements « fantaisistes ». Nous apprenons ainsi que 14 gardiens ont déjà été licenciés. Néanmoins, ils occupent toujours les logements de fonction, car, s’indigne-t-il, « sur le plan juridique, il faut trois ans pour les faire sortir de ces logements ».