L’affaire du projet de cession de l’usine Alver d’Oran, spécialisée dans la fabrication de l’emballage de verre, relevant du groupe Saint-Gobain, au groupe américain Apollo, risque de connaître des rebondissements avant la date de la conclusion du marché entre les deux groupes.
En effet, deux éléments du puzzle viennent se rajouter au niveau de l’information telle qu’elle a été donnée en juillet. Il y a d’abord les 500 travailleurs qui, à travers leur section syndicale, commencent à montrer leur refus par rapport à cette opération de vente des actifs de l’entreprise sans qu’ils ne soient informés officiellement. A ce jour, l’information relative à la transaction se limite à un affichage du groupe Saint-Gobain sur son site web. Cependant, dans le cadre des accords annuels signés avec la section syndicale, les responsables de l’usine ont proposé un accord pour six mois. Ce qui fait planer le doute, ou bien confirme le projet de cession dont la concrétisation est prévue pour janvier 2016. Curieusement, l’accord proposé arrive à échéance à la date fixée pour la concrétisation de l’opération d’acquisition d’Alver par le groupe Apollo. Les travailleurs et leur représentants ont compris la «ruse» et tenté un bras-de-fer avec les gestionnaires afin de les ramener sur un accord d’une année, comme ils l’on fait jusqu’à présent. Un accord de principe a été arraché, mais sans suite.
L’échéance de janvier 2016 répond parfaitement aux conditionnalités de l’achat, en 2011, par Saint-Gobain de l’usine Alver d’Oran, laquelle était une entité publique s’étalant sur 17 ha et faisant partie du groupe public ENAVA. Sa privatisation fait partie de la série de cessions des entreprises publiques auxquelles avait procédé l’ancien ministre de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar. Le cahier de charges prévoyait que, au bout de quatre ans, le groupe acheteur peut revendre les actifs de l’entreprise acquise. Cependant, il doit toujours en référer au gouvernement algérien qui peut user de son droit de préemption.
Le second élément de rebondissement est justement là. Les services de sécurité auraient déjà déclenché une enquête sur ce projet de cession d’actifs d’une ancienne entreprise publique sans que les pouvoirs publics y soient associés. En outre, le gouvernement algérien aurait, selon certaines sources, l’intention d’user réglementairement du droit de préemption afin de remettre Alver Oran dans le giron des entreprises publiques, et ce, à travers le Fonds national d’investissement (FNI).
Impact24