Plus d’ouverture et de diversification de l’économie nationale, impulsion de l’entrepreneuriat privé… autant de vœux pieux lancés tel un leitmotiv par les gouvernements successifs, sans pour autant parvenir à la réalisation d’objectifs concrets. Les rapports d’organes d’évaluation et d’institutions financières internationales se multiplient et ne semble pas relever d’amélioration pour ce qui est du climat des affaires, bien au contraire. L’Algérie semble irrémédiablement logée au rang des mal classés. Ainsi et après la publication, il y a quelques semaines, du rapport
Doing Business 2015 plaçant l’Algérie à la 154e place en termes de climat des affaires, voilà qu’une nouvelle étude épingle la liberté économique dans notre pays. Fruit de la collaboration entre le Canadien Fraser Institute, la Fondation allemande Friedrich Naumann et l’organe de recherche omanais International Research Foundation, le rapport «The Economic Freedom in the Arab World» (Liberté économique dans le Monde arabe), classe l’Algérie au dernier rang. Le rapport qui compile les données consolidées concernant les agrégats économiques de 20 pays arabes pour l’année 2012 et 2013, dresse un constat sans équivoque à ce propos. Avec seulement 5,6 points, l’Algérie se classe loin derrière la Jordanie, qui se place en tête du classement, ainsi que des pays qui connaissent une certaine instabilité, tels que la Tunisie, l’Egypte, la Libye et l’Irak qui tiennent respectivement la 10e, 11e, 16e et 19e places. Pis encore, le rapport en question précise que l’Algérie occupe le bas du tableau depuis un certain nombre d’années, sachant que c’est le dixième rapport de ce type à être publié par Fraser Institute. Au titre des critères de classement, ce sont toujours les mêmes facteurs qui sont mis à l’index. Cette année, la liberté économique en Algérie est particulièrement marquée par le degré d’interventionnisme gouvernemental. Le rapport 2014 précise pour ce facteur, que l’Algérie se classe à la dernière position. En cause, l’ampleur de la dépense de l’Etat et des investissements publics ainsi que ceux des entreprises d’Etat. Le document met également en cause l’ampleur des transferts sociaux, ainsi que la pression fiscale. Autre facteur justifiant le mauvais classement de l’Algérie, l’accès au financement qui n’a enregistré aucune amélioration, selon les auteurs du rapport. Ces derniers s’appuient d’ailleurs sur les indicateurs 2012 en termes de croissance de la masse monétaire, d’inflation et de liberté d’ouverture de comptes devises. L’Algérie enregistre également une contre-performance en ce qui concerne les critères liés à la liberté dans le commerce extérieur. Perdant des points sur ce plan, l’Algérie est considérée comme étant la moins libre dans le monde arabe. En cause, la rigidité du contrôle des changes, l’importance du marché informel des changes, ainsi que les barrières tarifaires. Enfin, pour ce qui est du climat des affaires et de l’environnement règlementaire, Fraser Institute n’enregistre aucune amélioration, l’Algérie se classant toujours en 15e position. Le document met d’ailleurs en cause la rigidité du marché du crédit et celui de l’emploi, ainsi que la multiplication des procédures et des coûts induits par la création ou la dissolution d’une entreprise.