La Charte sur le partenariat public-privé (PPP) a été le principal, sinon le motif exclusif de l’initiative du FLN qui, sous la conduite de son secrétaire général, Djamel Ould Abbès a accueilli dans l’après-midi d’hier en son siège national les signataires de ce document. Il s’agit des représentants des organisations patronales (CIPA, UNEP, CNPA, CAP, UNI et AGEA) conduites par M. Ali Haddad, président du FCE et du secrétaire général de la Centrale syndicale, UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd.
A l’ordre du jour de cette concertation, il est question essentiellement de clarifier la position du FLN vis-à-vis de ladite Charte. Les intervenants ont tenu à mettre l’accent sur l’efficience de ses dispositions en parfaite adéquation, appuient-ils, avec les orientations judicieuses du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en rapport avec le défi de la relance économique. La concertation entre le SG du FLN, le président du FCE et le SG de l’UGTA a constitué toutefois une opportunité pour ces derniers de répondre aux «esprits négativistes» qui se sont mis à critiquer vertement, voire dénigrer le contenu de la Charte sur le PPP, non sans imputer au FLN certaines contre-vérités en opposition à sa position sur la question. «On nous a taxé d’être contre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ce qui est bien évidemment complètement faux pour la simple et bonne raison qu’il est désigné par le Président de la République et qu’en ce sens, toutes les décision prises par le Chef de l’Etat sont pour nous indiscutables», a, en effet soutenu M. Ould Abbès. «Nous ne sommes pas des putschistes et le Premier ministre est mon allié», a-t-il ajouté. Il enchaîne en mettant l’accent sur le soutien entier de son parti à la Charte sur le PPP ratifiée, rappelle-t-on le 23 décembre dernier en présence du Premier ministre. «Le FLN salue le Partenariat public-privé qui est une alternative à la privatisation et défini en termes de contractualisation et d’association autour du service public en vue d’enclencher une nouvelle dynamique économique compétitive», indique en effet Ould Abbès. Il rappelle que son parti majoritaire ne ménagera aucun effort pour garantir son succès notamment à travers la mobilisation et la sensibilisation de ses 10.000 élus au Parlement et au niveau des collectivités locales. M. Ould Abbès ne manquera pas par ailleurs d’encenser les représentants des organisations patronales, le FCE en particulier.
Il les a qualifiées de membres de cette association de nationalistes soucieux du développement de leur pays. Il a fait part en outre des mêmes louanges à l’égard du SG de l’UGTA dont il a salué l’engagement inentamé pour la défense des intérêts des travailleurs.
Une initiative en droite ligne avec les orientations de M. Bouteflika
Dans la déclaration commune sanctionnant les travaux de cette rencontre entre le FLN, l’UGTA et les organisations patronales, il est fait état du fait que cette concertation initiée par le parti d’un commun accord avec ses hôtes s’inscrit dans le cadre des orientations du Président de la République visant à promouvoir le dialogue nécessaire à la consolidation et au développement de l’entreprise algérienne. «Le débat qui s’est déroulé dans un climat de sérénité a mis en relief la nécessité de renforcer les mécanismes adéquats pour relever les défis qu’impliquent les impératifs du développement et les effets de la mondialisation», lit-on dans ladite déclaration. «Les débats, ajoute-t-on, ont fait ressortir la place centrale de l’entreprise dans la croissance économique et la création d’emplois et les parties (ayant pris part à la rencontre) s’accordent à relever la synergie de l’ensemble des moyens humains et matériels pour renforcer sa position dans l’économie nationale».
Le même document souligne en outre la position du FLN, en sa qualité de première force politique du pays qui s’inscrit «en soutien à toute démarche visant la mise en œuvre du programme du Président de la République». «Le FLN salue la signature par le Gouvernement, l’UGTA et le patronat de la Charte sur le Partenariat public-privé contribuant à la refondation du modèle économique et ce, en insistant sur la mise en place dans les meilleurs délais du cadre juridique et réglementaire qui garantira le succès de l’opération» est-il noté dans ladite Déclaration.
Celle-ci réitère en outre «l’attachement du FLN et des signataires de la Charte au secteur public stratégique acquis inaliénable de la nation». «L’ensemble des participants réaffirment leur adhésion à la politique de dialogue et de concertation prônée par le Président de la République et réaffirment leur soutien et fidélité au Chef de l’Etat qui a résolument engagé le pays dans la voie du développement et en faveur d’une économie nationale souveraine».
La politique du Chef de l’Etat saluée
La Charte sur le Partenariat public-privé est motivée de l’avis du SG de l’UGTA par deux fondamentaux à savoir «l’amour de la patrie et l’engagement pour faire front autour du Président de la République artisan de la réconciliation et de la stabilité qui constitue un trésor pour le pays». «Disons les choses sans hypocrisie : ceux qui ont ratifié cette Charte ne sont ni des prédateurs ni des bradeurs», appuie encore M. Sidi Saïd pour qui la rencontre tenue hier «a permis d’élargir le consensus mis en place doucement mais sûrement par le Président de la République». Comme M. Ould Abbès, le SG de la Centrale Syndicale a déploré lui aussi le fait que la Charte ait fait l’objet de «beaucoup de supputations erronées». Cette même Charte ne signifie nullement, explique-t-il «une privatisation des entreprises publiques mais simplement une ouverture du capital de celles-ci». Pour le SG de l’UGTA, la Charte sur le Partenariat privé-public représente «le summum de la compréhension du consensus et de l’acceptation de la vision du Président de la République quant à renouveler la démarche économique nationale». Il persiste et signe que n’était la stabilité recouvrée grâce à la politique du Chef de l’Etat qui a également anticipé le paiement de la dette extérieure, le recours à cette Charte serait impossible. Mettant l’accent sur le fait qu’un pays qui ne transcende pas les blocages face à son épanouissement est voué à l’échec, le SG de l’UGTA a soutenu que «la conjoncture internationale ne doit pas nous laisser dans la léthargie». «Je préfère aller vers un partenariat national sur la base de nos valeurs communes que de solliciter les étrangers», indique-t-il en rappelant au passage la douloureuse expérience qu’a vécue l’Algérie et son peuple suite à l’intervention du FMI lors des années 1990. Pour sa part, le président du FCE, Ali Haddad, fera comprendre dans son allocution que l’engagement du patronat à travers la Charte sur le PPP est motivé par la seule volonté de dynamiser l’économie nationale. M. Ali Haddad affirme en outre que l’organisation patronale œuvre dans le respect absolu des institutions et des lois de la République.
Il récuse lui aussi les accusations jugées irresponsables que certains prennent pour un fonds de commerce. «Nous n’avons de leçons à recevoir de personne pour ce qui est de la démarche économique et pour ceux qui parlent de ligne rouge, nous leur disons que nous les connaissons mieux qu’eux. Il s’agit de la défense de l’intérêt suprême du pays, de la promotion d’une économie souveraine», dira encore le président du FCE.