Suspendu par la LFC 2009 sous un patriotisme économique prôné pour freiner les importations, le crédit automobile devrait être réinstauré d’ici 2015. Il sera exclusivement destiné à l’achat de véhicules produits localement.
Dans un entretien à l’APS, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada a indiqué que la relance du crédit à la consommation « concernera l’achat de véhicules produits localement ». Ce point, précise le ministre, figure parmi les mesures proposées par le sous-groupe chargé de la relance du crédit à la consommation du groupe de travail chargé de la promotion et du développement de la production nationale, issu de la dernière réunion de la tripartite.
La relance de ce crédit, explique le ministre, devrait intervenir « à la faveur de l’entrée sur le marché du premier véhicule de fabrication locale en fin d’année courante », ajoutant que le retour du crédit à la consommation de manière générale « aura lieu dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2014 ou la loi de finances 2015 car il faut d’abord amender l’article 75 de la LFC 2009 qui a annulé ce type de crédit ».
L’annonce devrait réjouir Renault Algérie qui détient l’exclusivité sur le marché algérien pour une période de 3 ans. Une période où aucune société publique algérienne n’a le droit de conclure un accord similaire avec un autre constructeur étranger. Et à en croire les dernières déclarations du ministre du Développement industriel, Amara Benyounès, l’exclusivité a été élargie pour concerner également les entreprises privées. Ce qui placerait Renault comme seul et unique constructeur automobile à tirer profit du retour du crédit auto. Le consommateur algérien n’aura pas ainsi trop de choix, mais il n’en demeure pas moins qu’il puisse, à nouveau, acquérir une voiture sous cette formule de crédit interdite sous l’ère d’Ahmed Ouyahia.
Mustapha Benbada a fait savoir, par ailleurs, que le sous-groupe chargé de la réinstauration de ce crédit a proposé 4 opérations réalisables à travers 10 mesures notamment l’élaboration de la liste des entreprises intéressées par cette formule et la valeur des produits concernés ainsi que les modalités et conditions d’attribution de ces crédits. « Des crédits d’une valeur de 300.000 à 700.000 DA ont été proposés », selon le premier responsable sur le commerce en Algérie.
Il faut dire que le rétablissement du crédit à la consommation en faveur de la production nationale a bénéficié d’un large consensus aussi bien au niveau de l’Exécutif, la centrale syndicale qu’au niveau des organisations patronales. Mais au demeurant, rien n’a été concrétisé sur le terrain, l’appel d’offres lancé par la Banque d’Algérie portant sur la modernisation et le développement de sa Centrale des risques a été infructueux. Les prestataires semblent être circonspects à l’idée de gérer conjointement avec la Banque d’Algérie une centrale qui a pour rôle de contrôler en permanence le niveau d’endettement des ménages et leur solvabilité.
Hamid.M
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