L’élimination de l’équipe nationale des éliminatoires du Mondial-2018 en Russie nous a tous fait très mal. En effet, personne n’avait pensé que l’Algérie allait se faire éliminer avec seulement un point dans son escarcelle. Du jamais vu dans les annales des participations algériennes à un Mondial.
Il ne faut pas oublier qu’on s’est qualifié à quatre reprises. Cette fois-ci, pour on ne sait quelles raisons, nos dirigeants qui gèrent le football national n’ont pas jugé utile de mettre, noir sur blanc, dans le contrat de l’espagnol Lucas Alcaraz, la qualification au mondial comme principal objectif. Les observateurs sont restés «scotchés» ne comprenant pas qu’une telle erreur puisse être commise. Pourtant, ce n’est pas l’expérience et la roublardise qui manquent au président de la FAF, lui qui a géré son entreprise de la faïencerie et aussi le club et l’Académie du PAC de main de maître. Ceci dit, ce difficile épisode analogue à un «navet» doit être oublié à jamais pour ouvrir une nouvelle ère. Là, on peut parler de renouveau, de reconstruction d’une équipe nouvelle capable de relever le défi et surtout, reculer pour mieux sauter. Là, il ne faut pas, ni se précipiter ni s’enflammer en prenant des décisions solennelles qu’on remettra très vite en cause. Ce qui est positif au sein de la FAF de Zetchi, c’est que les décisions ne sont plus prises en aparté par une seule personne sans demander aucunement l’avis des autres. C’est vrai que Zetchi a commis l’erreur, qui a été préjudiciable par la suite pour notre football en ramenant Alcaraz, mais, en sollicitant les membres du Bureau Fédéral, il a réussi la palme de « ressouder » les rangs de la meilleure des manières. Ayant dans un premier temps soutenu Alcaraz, il avait fini par se rendre compte, après la double défaite contre la Zambie, qu’il n’y avait aucune raison pour retenir l’espagnol jusqu’au match du Nigéria qui coïncide avec la sixième et dernière journée de ces éliminatoires vécues comme un «cauchemar» par tout un peuple. Tout le monde n’ignore pas l’amour du peuple algérien pour le football.
Après cela, on peut dire que la démarche de la FAF et de son Bureau Fédéral devient assez logique.
Elle ne peut être que partagée par la majorité des sportifs qui connaissent, faut-il le répéter, le football. Après avoir remercié le technicien espagnol, qui a laissé de sérieuses séquelles dans le subconscient collectif, il faudra regarder l’avenir avec sérénité. Aujourd’hui, on est en train de jeter les véritables bases pour notre football au niveau de sa»vitrine». Certes, beaucoup de choses restent à faire, mais au moins, on vient de prendre les bonnes décisions en nommant Rabah Saâdane à la tête de la DTN. Il lui est arrivé de se charger de ses destinées dans un temps pas assez lointain. Cette décision va s’officialiser dans les heures à venir. Il y a aussi Boualem Charef à la Direction des équipes nationales. Notre football marche désormais vraiment sur ses jambes et non pas sur sa tête. Nous avons des compétences, il faudra d’abord leur faire confiance. Jusqu’ici, on n’a pas été déçu. L’histoire peut en témoigner.
Le «must» certainement est la nomination de Rabah Madjer, dit Mustapha, à la tête des verts. Comme en 2002 lors de la CAN organisée par le Mali. Il était l’entraîneur des Fennecs. Certes, l’EN A a été éliminée dès le premier tour dans le groupe du pays organisateur, mais elle avait laissé une très bonne impression. Elle avait perdu sur le score de 1 à 0 contre le Nigéria, mais elle avait fourni un match plein et elle ne méritait pas de perdre. On avait perdu 2 à 0 contre le Mali de Bagayouko et Seydou Keita avant de boucler le 1er tour avec un nul contre le Libéria (2 à 2). Madjer était très communicatif. A l’hôtel Rablais, à Bamako, il nous rencontrait, presque chaque matin autour d’un café, tout en discutant de l’EN de ce qui n’a pas marché. C’est un passionné qui aime son métier plus que tout. Ceux qui ont douté de ses capacités doivent le laisser travailler avant de commencer à le critiquer ou tenter de lui mettre des bâtons dans les roues. On peut dire que le BF a choisi la voie du coach local. Ce qui ne peut que réjouir tout le monde. Au lieu de «dilapider» l’argent du contribuable sur des «apprentis-entraîneurs», il fallait faire cela dès le départ pour éviter aujourd’hui d’être «victime» d’un chantage qui ne veut pas dire son nom. Tous les regards seront ainsi braqués sur le prochaine sortie des verts au stade Chahid Hamlaoui de Constantine, contre le Nigéria, le 10 novembre prochain, à partir de 20h30, déjà qualifié, et qui veut terminer son parcours avec un sans faute. Pour nous, il s’agit de se refaire une nouvelle santé et surtout enclencher un autre départ que tout le monde voudrait salvateur et surtout fructueux pour le «jeu à onze» national.