PSA accélère au Maghreb. Lors d’une réunion stratégique ce vendredi, le groupe doubiste devait acter l’ouverture d’une première usine de production africaine au Maroc. Un investissement estimé selon nos informations entre « 500 et 750 millions d’euros ».
La piste africaine se précise pour PSA. Selon nos informations, le groupe devait entériner ce vendredi lors d’un comité stratégique paritaire au siège parisien, l’ouverture au Maroc (en 2018) de sa première usine sur le sol africain. Le projet, dans les tuyaux depuis des mois, est un coup d’accélérateur pour le constructeur doubiste qui cible la zone « Moyen-Orient Afrique » et son marché où il vend aujourd’hui moins de 6% de sa production mondiale. Il s’agit donc pour PSA de trouver un nouveau relais de croissance à l’international après le succès rencontré en Chine, devenu en 2014 son 1er pays en terme de ventes.
Dans un premier temps, la production marocaine devrait se concentrer sur de petits véhicules comme la C1, la 301 ou la C-Elysée, le best-seller chinois. « Des véhicules construit en Afrique pour l’Afrique » et qui n’ont pas vocation à revenir en Europe, indique une source proche du dossier. La première tranche de production, prévue pour 2019, se situerait autour de 90 000 unités par an, mais à terme la production pourrait doubler. L’usine sera installée dans une zone franche de Kénitra, à 45 km au nord de Rabat. Un investissement, estimé en interne entre 500 et 750 millions d’euros, qui serait accompagné d’un geste du gouvernement marocain qui mène une politique fiscale favorable aux entreprises qui s’implantent dans le royaume.
Nigeria, Afrique du Sud et Iran dans le viseur
Jusqu’à présent, PSA ne disposait d’aucun site de production sur le continent africain. Mais la situation pourrait vite changer. Lundi à Alger, François Hollande a évoqué « l’installation de très importantes entreprises comme Renault, Sanofi, Alstom et bientôt Peugeot ». Information confirmée partiellement ce jeudi par un porte-parole du groupe qui a indiqué à l’AFP qu’un « projet industriel » était à l’étude en Algérie.
Pour le moment, la seule véritable implantation historique du Doubiste se situe à Kaduna, au Nigeria, où PSA dispose d’une société d’assemblage depuis 1972. Mais il n’en sort qu’à peine quelques milliers de véhicules chaque année. L’essentiel de l’activité du groupe se situe donc au Maghreb via un réseau de distribution qui écoule environ 40 000 voitures par an rien qu’en Algérie. L’essentiel de ces véhicules sont construits en Espagne, à Vigo (Galice) où les coûts de production sont un peu plus élevés. « Mais pour être rentable, il faut vendre des voitures que l’on produit sur place », résume un observateur.
Si PSA mise donc sur le Maroc, avant de se tourner éventuellement vers l’Algérie, le constructeur « n’oublie pas l’Afrique du Sud et le Nigeria », qui restent deux « cibles avec un grand potentiel de croissance ». En effet, sur un marché de la zone Afrique Moyen-Orient qui représentait 5 millions de voitures en 2013, il devrait s’en vendre trois millions de plus d’ici 2025, selon PSA. A cette date, le Lion ambitionne d’atteindre 12,5% de part de marché, soit 1 million de véhicules.
Cet objectif peut toutefois être relativisé au regard des ambitions encore plus fortes du groupe en Iran, en raison de ses liens historiques avec la République islamique. Selon une source interne, il pourrait se vendre à terme autant de voitures en Iran que sur tout le continent africain.