L’équipe d’Algérie fait recette. Wilfried Moimbé, latéral gauche du FC Nantes, espère un jour porter le maillot des Fennecs. Il nous parle de son rêve.
«Avant de nous parler de vos désirs de carrière internationale, comment jugez-vous votre première saison en L1 ?
J’avais déjà fait des apparitions en C3 quand j’étais plus jeune avec Bordeaux. Je m’attendais à cette intensité. La grande différence avec la Ligue 2, c’est la concentration. On peut dire ce que l’on veut mais au niveau des qualités intrinsèques entre la L1 et la L2, il y a un écart. C’est plus fort dans l’élite. En tant que défenseur, chaque week-end, j’ai un bon client à tenir. Il ne faut jamais lâcher.
Vous avez joué 14 matches (14 titularisations), comment s’est déroulé votre parcours cette année ?
La veille du premier match de la saison contre Guingamp, je me blesse à la cuisse. Derrière, cela traîne un peu. Quelques mois plus tard, j’ai eu de nouveau un pépin avec une fissure au ménisque. Je me fais opérer et me retrouve « off » entre la quinzième et la vingt-troisième journée. En quelque sorte, j’ai commencé ma saison en 2016.
Le premier adversaire que vous croisez, c’est lors de la 8e journée. Face à vous, un certain Angel Di Maria. Racontez-nous…
(Rires) Je me suis dit, il n’est pas mal. Après, aucune raison de paniquer, je suis comme lui avec deux bras et deux jambes. Malgré le résultat (1-4), et sans aucune prétention, ce premier match, je l’ai plutôt bien réussi.
Avant de défendre, vous aviez attaqué…
Ma formation, je l’ai faite à Bordeaux comme milieu gauche, et même parfois attaquant. A Ajaccio, Oliver Pantaloni m’a fait redescendre d’un cran. Depuis, je joue à ce poste. Finalement, il est plus facile de défendre que d’attaquer. Mais plus globalement, j’ai un profil de contre-attaquant.
A 27 ans, vous espérez démarrer une carrière internationale. Expliquez-nous…
Oui, j’ai envie de jouer avec l’Algérie. Ma femme est algérienne, mes enfants le sont également. Ils y vont régulièrement en vacances. Je vis aussi en partie dans une culture très proche de ce pays.
Qu’entendez-vous par proche de ce pays ?
Depuis que je suis avec ma femme, j’ai appris à aimer l’Algérie. Mes enfants sont binationaux, c’est aussi mon deuxième pays. Ils ont la nationalité algérienne, il ne manque plus que moi. Je compte y aller en fin de saison après le match du PSG. Je vais découvrir Alger.
Pourquoi avoir envie de rejoindre cette sélection ?
C’est un tout. Comme ma femme, je connais beaucoup d’Algériens, et j’apprécie leur patriotisme à l’égard du maillot. Je trouve ça beau de voir des gens aimer leur pays comme ça. Depuis que je l’ai connue, nos deux cultures réunionnaise et algérienne cohabitent parfaitement, et je me sens algérien au quotidien. Entre les repas, la famille qui vient, et même l’engouement autour des matches de la sélection, ça respire l’Algérie chez moi.
La Fédération Algérienne connaît-elle votre envie de revêtir le maillot d’El-Khedra ?
Franchement, non. Je profite de cet entretien pour que cela puisse se savoir. J’imagine qu’ils ne savent pas du tout que ma femme est algérienne. J’ai estimé que c’était le bon moment.
Un choix du cœur mais aussi un challenge sportif intéressant non ?
L’aspect sportif est très tentant. Quand on voit les clubs dans lesquels jouent les joueurs algériens, c’est du lourd. En quelques années, c’est un pays qui est devenu très compétitif. Je suis le résultat et regarde parfois des matches. Je les avais beaucoup suivis lors du Mondial 2014, et ils m’avaient enchanté. J’imagine même que c’est très dur d’avoir sa place dans cette équipe quand on voit la qualité de l’effectif… Si un jour le sélectionneur m’appelait, cela serait une grande fierté.»
Nabil Djellit