Fayçal Azouaou est Docteur d’État en informatique et enseignant chercheur à l’École nationale supérieure d’informatique d’Alger. Il revient dans cette interview sur les cas de fraude au baccalauréat à travers les réseaux sociaux.
Le ministère de la Justice a annoncé aujourd’hui l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les cas de fraude au baccalauréat via les réseaux sociaux. Est-ce facile de retrouver les élèves fraudeurs ?
C’est un travail qu’accomplissent des personnes spécialisées en cybercriminalité. En informatique tout est traçable. Le fournisseur internet a une traçabilité, ce qui lui permet de détecter qui a posté un quelconque statut. Mais les personnes peuvent utiliser des outils qui ne laissent pas de traces comme le logiciel Anonymous ou des serveurs proxy ce qui compliquent la remontée vers l’internaute.
Les bacheliers impliqués dans la fraude sont-ils conscients de l’ampleur du recours aux réseaux sociaux ?
Ils ne sont pas conscients des conséquences. La nouvelle génération a tendance à partager tout ce qu’elle fait au quotidien. Mais ils sont conscients des options qu’offrent les nouvelles technologies, ce sont des gens qui ont grandi avec les outils numériques et qui savent très bien les manipuler.
Installer des brouilleurs d’ondes dans les salles d’examens est-elle la solution ?
C’est intéressant de le faire mais ça aura un coup important. Les centres d’examens sont très nombreux ce qui nécessite des moyens colossaux pour une épreuve qui dure juste une semaine. À mon avis il faut tout faire pour que les élèves laissent leur Smartphone à l’entrée des salles d’examen.