L’enquête sur les violences physiques et les vols dont ont été victimes des femmes le soir du Nouvel An à Cologne continue. Selon le ministère de l’intérieur, la police a établi une liste de « trente et un suspects, dont les noms sont désormais identifiés », de vol et d’agressions, mais pas à caractère sexuel.
Sur ces trente et une personnes identifiées et interrogées, neuf sont de nationalité algérienne ; huit marocaine ; cinq iranienne ; et quatre syrienne. Deux Allemands, un Irakien, un Serbe et un Américain sont également soupçonnés. Dix-huit de ces personnes avaient déposé une demande d’asile en Allemagne. Une porte-parole de la police a ensuite annoncé que deux suspects d’origine nord-africaine, âgés de 16 et 23 ans, avaient été arrêtés.
Le nombre de plaintes liées aux événements de cette nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne s’élève désormais à cent soixante-dix. On sait aujourd’hui qu’environ les trois quarts d’entre elles font état d’agressions sexuelles, dont deux viols. Et les plaintes se multiplient également dans d’autres villes d’Allemagne pour des faits similaires : à Stuttgart, à Munich, à Berlin et à Hambourg, où cinquante plaintes ont été enregistrées pour agressions sexuelles le soir du Nouvel An.
Des policiers dépassés

L’agence de presse DPA annonce, vendredi 8 janvier, la mise à la retraite anticipée du chef de la police de Cologne, Wolfgang Albers, après que les critiques se sont multipliées sur le manque de préparation et de réactivité des forces de l’ordre ce soir-là et sur le fait qu’il ait mis cinq jours pour évoquerpubliquement l’affaire.
Jeudi, la presse avait déjà publié des extraits d’un autre rapport sur l’intervention des forces de l’ordre place de la Gare, le soir de la Saint-Sylvestre. Un récit qui détaille des violences bien plus graves que les autorités ne l’avaient reconnu jusqu’à présent. Selon ce document, qu’ont pu se procurer Bild et Spiegel Online, la place de la Gare s’est transformée en un lieu de violence et de peur, où la police, totalement dépassée, s’est montrée incapable de contrôler les diverses agressions, vols et attaques aux bouteilles et feux d’artifice contre les passants.
« Les forces de police n’ont pas pu maîtriser tous les événements », poursuit le rapport, qui reconnaît que la police s’est trouvée dépassée au point, à certains moments critiques, « de ne pas pouvoir enregistrer les plaintes ».
Lors d’une conférence de presse, jeudi soir, la chancelière Angela Merkel a promis une réponse ferme à ces « actes criminels répugnants » et un renforcement de la politique de reconduite à la frontière pour les étrangers auteurs de délit.
« Le sentiment — de femmes dans le cas présent — d’être totalement livré à soi-même et sans défense est pour moipersonnellement insupportable. Il s’agit d’envoyer des signaux clairs à ceux qui refusent de respecter notre droit. »
C’est que Mme Merkel est sous pression. Elle subit un feu roulant de critiques pour sa politique d’ouverture à l’égard des réfugiés venant de Syrie, d’Irak ou d’Afghanistan, et plusieurs responsables politiques ont établi un lien entre cette politique et les agressions.