Face à un Real Madrid consternant de passivité, le FC Barcelone a glacé Santiago Bernabeu et écrasé son rival de toujours (0-4). Les onze catalans ont étouffé l’escouade de Benitez. Ce qu’il faut retenir de la rencontre.
Si Iniesta n’existait pas, il faudrait l’inventer
Le temps ne semble pas avoir de prise sur lui. Les années et les saisons défilent et Andrés Iniesta continue de régaler sous les couleurs catalanes. Dans un milieu à trois avec Busquets et Rakitic, l’international espagnol a une fois de plus fait étalage de toute sa classe. En plus de courir des kilomètres et d’avoir une activité incessante défensivement, le natif de Fuentealbilla a brillé sur le plan offensif. Altruiste à l’extrême, le champion du monde 2010 a montré tous les talents qui composent sa large palette. Passes courtes, transversales de plusieurs dizaines de mètres millimétrées, déplacements opportuns… Iniesta a fait très mal au cœur du jeu madrilène qui n’a jamais su trouver la clé pour le bloquer. En plus d’offrir une passe décisive à un Neymar parti en position de hors-jeu pour le deuxième but (39e), Andrés Iniesta s’est offert le luxe de faire trembler les filets. Après un échange magique avec Neymar, qui lui a remis un ballon dans la surface d’une talonnade malicieuse, le numéro 8 catalan allumait Keylor Navas pour le but du 3-0. Sorti à la 77e minute (et même applaudi par certains aficionados du Real !), il peut savourer son récital.
L’anarchie chez les Madrilènes…
32e minute de jeu. Une action de jeu banale mais qui démontre parfaitement le marasme dans lequel s’est plongé le Real Madrid pendant 90 (très) longues minutes. Sur une phase de possession madrilène, Toni Kroos cherche la solution et lève la tête. En face de lui, James Rodriguez, Karim Benzema, Cristiano Ronaldo et Gareth Bale sont tous les quatre positionnés sur la même ligne, effectuant le même appel. Les Merengue ont ainsi pataugé tout du long de la partie dans une anarchie tactique dont ils n’ont jamais su se défaire. Il n’y a pas grand-chose à ressortir de positif pour les onze joueurs de Rafa Benitez. Benzema invisible, Ronaldo impuissant, James incapable de trouver la solution et sorti juste après la pause, Bale et ses déplacements mystérieux… Ce fut une catastrophe. Au milieu de terrain, Kroos et Modric ont fait le yoyo, tentant de contenir les assauts catalans, mais les lignes ne se sont jamais resserrées. Derrière, ce fut une lente agonie. Varane et Ramos n’ont jamais réussi à s’aligner correctement. Et que dire du match des deux latéraux brésiliens Marcelo et Danilo… Le second nommé a bu la tasse face à un Neymar intenable et n’est jamais parvenu à apporter devant. Seul Navas est pardonnable, lâché par ses dix coéquipiers. Les entrants étaient perdus, à l’image d’un Isco qui a perdu son sang-froid en mettant un énorme coup de pied à Neymar à la 85e. Rouge direct. On a beau chercher, on ne comprend toujours pas ce qu’a bien voulu faire Rafael Benitez pour contrer le Barça… C’est la crise dans la Maison Blanche, où les supporters ont sorti les traditionnels mouchoirs blancs (pañuelos) et demandé la démission de Florentino Perez.
Ce Barça est injouable
Une minute de possession, 24 passes et l’ouverture du score de Luis Suarez. Dès la onzième minute, le Barça avait posé sa griffe sur le Clasico et annoncé la couleur. Les Blaugrana ont été déconcertants de facilité sur la pelouse du Santiago Bernabeu. Une véritable humiliation. Piquants à chaque contre, les Catalans ont géré à merveille leur rencontre, un chef-d’œuvre collectif. Car même si Neymar s’est régalé et si Suarez a inscrit un doublé, ce sont bel et bien les onze joueurs barcelonais qui ont fait la nique au Real. D’un Claudio Bravo décisif sur les occases adverses à un Sergi Roberto comme un poisson dans l’eau, les Barcelonais ont fait briller de mille feux leur talent. Il n’y a jamais eu de comparaison possible avec un adversaire du soir rapidement débordé. Jeu en une touche de balle, précision dans la finition, déplacements incessants… Un véritable récital. Le Barça s’est promené et a humilié le Real. On voit mal qui peut battre cette équipe lorsqu’elle est ainsi en confiance et aussi sûre de son jeu…