Les musulmans de France connaissent les dates du ramadhan 2013 (du 9 juillet au 8 août), dès ce jeudi, et non à la veille de l’événement, une petite révolution due à un changement de calcul de l’agenda du mois de jeûne afin d’en faciliter l’organisation.
Fini donc le communiqué du CFCM annonçant le calendrier du jeûne quelque 24 heures avant son entrée en vigueur. C’est près de deux mois avant le ramadhan, prévu début juillet, que l’instance représentative des musulmans de France va en donner les dates précises.
Fini l’observation de la lune
Celles-ci ont été rendues publique à l’issue d’un colloque tenu par le CFCM jeudi à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Cette réunion avait pour but d’adopter une résolution qui va changer la vie des fidèles : les dates du jeûne, un des cinq piliers de l’islam, ne seront plus déterminées par l’observation de la lune à l’instant T mais par des calculs astronomiques préalables.
Cette «décision historique» va permettre aux musulmans de France de «s’organiser», a déclaré Mohammed Moussaoui. Cette méthode est déjà utilisée pour les horaires des prières quotidiennes qui correspondent au mouvement du soleil mais ne sont plus basées sur l’observation de celui-ci.
«C’est une bonne chose. Il faut évoluer un peu. À partir du moment où nous avons les moyens techniques de fixer les horaires, il n’y a pas de raison de ne pas évoluer», a réagi Mohamed Meniri, président de l’association Islam pour tous, qui gère la mosquée de Bondy (Seine-Saint-Denis).
«C’est exactement comme les horaires des prières (…): Les gens ne regardent plus le soleil mais leurs montres et ça nous arrange très bien», a-t-il ajouté.
Selon la tradition, c’est l’observation à l’oeil nu de la nouvelle lune qui signale le début du mois de ramadhan. Comme le premier croissant n’est pas toujours visible partout et au même moment, le jeûne commence souvent avec un jour d’intervalle suivant le pays où l’on se trouve.
Longtemps les musulmans de France ont suivi le calendrier de leur pays d’origine. Puis le CFCM a instauré son propre arbitrage afin de «préserver l’unité des musulmans de France». Mais l’élaboration d’un agenda basé sur le calcul était en germe depuis plusieurs années au sein l’institution.
«Nous sentons une forte adhésion de la communauté musulmane sur ce sujet. La demande des professionnels est récurrente et il n’y a qu’à lire les forums sur internet», a expliqué Mohammed Moussaoui. «Un calendrier permettra de planifier, d’anticiper», a-t-il assuré.
Selon lui, plusieurs communautés de croyants procèdent déjà ainsi en Turquie, au Liban, en Libye, au Brunei, en Malaisie.(Afp)