Désormais, le contrat entre le constructeur automobile français, Renault, et la Société nationale des véhicules industriels sera signé à l’occasion de la visite de deux jours qu’effectuera, aujourd’hui en Algérie, le président français, François Hollande. La nouvelle a été annoncée, lundi, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ainsi, la visite de François Hollande en Algérie a mis fin à ce qui est appelé le «feuilleton Renault», en annonçant la signature de cet imminent accord entre les deux parties. Pour rappel, l’usine de fabrication de véhicules Renault sera implantée à Oran. Le projet sera financé à hauteur de 51% par l’Algérie et 49% par Renault, Outre la construction automobile, de jeunes Algériens y seront formés avec la création de 6 000 emplois. «Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’industrie française gagne dans cette affaire. C’est un Win- Win parfait. Nous restons solidaires avec les travailleurs français», a dit le Premier ministre algérien pour qui c’est une «belle oeuvre qui va se réaliser» dans l’Ouest algérien. Abordant les enjeux économiques de la visite du chef de l’État français, à Alger, Abdelmalek Sellal a rappelé qu’entre l’Algérie et la France la coopération économique a été amorcée, il y a déjà des années, confirmant, à cet effet, que le contrat entre Renault et la Société nationale des véhicules industriels sera signé, lors de cette visite. Le Premier ministre ajoute que l’Algérie souhaite, à la faveur de la visite en Algérie du président François Hollande, bâtir avec la France une relation résolument tournée vers l’avenir, expurgée de «concepts éculés ». «Nous attendons de cette visite l’ouverture d’un nouveau chapitre dans les relations entre l’Algérie et la France, basé sur l’amitié et la coopération», a déclaré l’invité exceptionnel du journal du soir de France 3, à quelques heures de la visite officielle du président français en Algérie. À une question de Christian Malar de savoir s’il n’est pas temps de faire du passé table rase et de faire de l’Algérie et de la France en Méditerranée ce que la France et l’Allemagne sont à l’Europe, le Premier ministre a affirmé que les deux pays sont dans une «phase historique où nous sommes prêts à ouvrir un chapitre nouveau». «Nous ne pouvons pas oublier notre passé, tous les Algériens sont fiers de leur passé, de leur guerre de Libération nationale (…). Nous nous inscrivons maintenant dans une nouvelle phase historique. On doit se remémorer notre passé, c’est une chose claire, nette et précise, mais l’essentiel c’est de construire l’avenir», a-t-il précisé. Et le Premier ministre d’ajouter qu’il «ne faut plus qu’on reste dans les concepts éculés». «Il nous faut construire et bâtir définitivement entre nos deux pays, puisque beaucoup de choses sont là entre nous et beaucoup d’autres ont été déjà réalisées», a-t-il dit, affirmant la volonté d’Alger d’aboutir avec la France à un «pacte d’amitié et de coopération» qui va construire le futur entre les deux pays.
ALGER ET PARIS ONT LA MÊME VISION CONCERNANT LA CRISE MALIENNE
Interrogé sur la situation dans le Sahel, notamment au nord du Mali, et l’engagement de l’Algérie et de la France «ensemble» pour éradiquer le terrorisme, dans cette région, et épauler les forces panafricaines sur le terrain, le Premier ministre, qui s’exprimait à partir d’Alger, a réaffirmé que sur le plan des objectifs, Alger et Paris sont «totalement d’accord». «Mais, il faut bien comprendre que nous avons nos propres principes fondamentaux, dont la non-ingérence dans les affaires internes d’un autre pays», a-t-il fait remarquer, expliquant que la vision d’Alger, dans cette affaire est d’essayer, par le dialogue, d’isoler le mouvement nationaliste des mouvements terroristes, de renforcer le pouvoir central au Mali, et de régler le problème humanitaire.